L’abécédaire d’une relance rebelle

Ils n’ont pas fini d’égrener les lettres de l’alphabet. Le « K » a désormais la faveur des analystes pour imager le processus de relance en cours. Une constatation s’impose : elle est inégale, certains secteurs économiques sont sinistrés, d’autres caracolent. D’un côté l’aéronautique, l’industrie automobile, la restauration et l’hébergement, l’évènementiel, de l’autre les nouvelles activités de l’économie numérique.

Un plan à courte vue cousu de fil blanc

Le Premier ministre français Jean Castex s’est aventuré sur un terrain peu familier en qualifiant le plan de relance dont il assume la paternité de « keynésianisme de l’offre », un concept qui lui appartient et qu’on lui laissera. Tout est bon pour brouiller les pistes ! Plus prudent, Emmanuel Macron a préféré présenter sa vision de la République en retournant au Panthéon pour s’en tenir au maniement des idées, un terrain où il prétend briller à son avantage.

Derrière les salons d’apparat, les cuisines

On vous l’avez bien dit, tout va s’arranger ! Les juges de Karlsruhe vont s’accommoder des documents internes que la BCE va leur transmettre via la Bundesbank, les apparences vont être sauves et les achats obligataires vont pouvoir se poursuivre. Voilà une bonne chose de faite. On observe d’ailleurs que cette politique monétaire fait école parmi les pays émergents et n’est plus réservée aux grandes banques centrales, depuis la Fed jusqu’à la banque populaire de Chine. Une ère nouvelle s’annonce !

Le remake des très chères banques sur les écrans

Il fallait sauver le système de santé, le tour des banques est revenu. Les gouvernements ne sachant plus où donner du portefeuille, celles-ci sont déjà sollicitées devant des « accidents industriels » qui ne touchent plus seulement des entreprises mais aussi des secteurs entiers de l’économie. Et, comme le sauvetage d’Air France-KLM le montre, elles demandent de sérieuses garanties à L’État pour prêter, après s’être beaucoup fait prier. Ce n’est que le premier épisode.